Ce qui m’a attiré dans le monde des petites Citroën. Cela implique un retour 50 ans en arrière …. J’ai 16, 17 ans, vis en région parisienne. C’est l’époque du lycée au début des années 70. Une époque d’insouciance. Une bande de copains. On écoute les Beatles, Clapton, Brel, Ferrat, les Stones, tant d’autres… On va voir « Il était une fois dans l’oues », « Oranges mécaniques », « Les Valseuses »… On lit HaraKiri, Raimbaud, San Antonio ou Camus. Dans la bande, il y a une 2 CV (cadeau pour ses 18 ans, le veinard), une 404 paternelle généreusement prêtée, une R8. C’est celle de mon futur beau-frère. Sympa de me trimballer, évidemment il y a ma sœur. Puis il y a la maison des jeunes. Autres rencontres forcément. Catherine par exemple pour laquelle je m’initie (sans gloire) au patin à glace. Ça la fait bien rire quand on en reparle, même après 44 ans de mariage. Un copain qui part à l’armée (service militaire pour tous à l’époque) me prête sa 2 CV. Elle reste deux jours à la maison, mon père la vire parce qu’elle fait tâche dans la rue. Je ne comprends pas pourquoi ! Elle est bleue, enfin à l’origine … Elle est un peu métissée avec des éléments de carrosserie disparates. Elle a un super vampire peint sur toute la malle arrière. Bon, j’épouse Catherine avec sa Simca 1000, que j’envoie à la casse assez vite (la voiture bien sûr). Elle n’en pouvait plus (toujours la voiture). Donc on décide d’acheter une auto. Pas de problème, ça sera une Deuche. Et puis on se dit que ce sera une Dyane, que l’on trouve plus pratique avec son hayon et l’option banquette arrière rabattable et double plancher de coffre.

 

On la choisit vert bambou. Et pendant plusieurs années, on va s’éclater avec. On n’a pas d’enfant, on a du boulot et on va partout. Copenhague-Paris d’une traite en 17 heures par exemple. Ou virée en Bretagne au mois de février. On arrive à dormir dedans. Mode d’emploi : enlever la banquette arrière, mettre un matelas pneumatique qui passe sous la banquette avant et 2 duvets. On est jeune et on se tient chaud. ’accord la nuit suivante, on est allé à l’hôtel.Pourquoi j’ai une Dyane verte ? Avant de répondre à une question aussi importante, voire existentielle, , il faut se demander l’abandonnera notre Dyane pour une R12 (verte aussi pour se faire pardonner). Les années ont passé. Les voitures aussi. Nos deux filles ont grandi. Quand on a proposé à la deuxième de lui acheter une voiture pour ses 18 ans elle nous a demandé une …. 2CV. On lui a trouvé une 2 CV 6. Elle s’en est bien servie jusqu’à ce que ses études la conduisent sous d’autres cieux…. La 2 CV est restée chez nous et le virus nous a repris. Hélas, je me suis aperçu qu’elle n’était pas dans un état exceptionnel avec son châssis ressoudé et la rouille qui galvaudait un peu partout. Et à ce moment Catherine me dit : si on la vendait pour acheter une Dyane ? Tu parles si j’ai dit oui.Hop « Le bon coin », en on se trouve un dimanche après-midi, une Dyane vert bambou.

 

 

C’est une Dyane Cisse comme la rivière qui passe où nous habitons. Peinture refaite, elle est attirante et donc m’a attiré. Elle était limite au point de vue mécanique et sa belle peinture camouflait quelques misères.J’ai rencontré une équipe de mordus de la Deuche, à Mont-prèsChambord qui m’ont bien aidé à la retaper (en fait ils ont tout refait pendant que j’essayais de comprendre ce qu’ils refaisaient). Tout cela pour quelques bières et saucisses dans un esprit d’entraide et d’amitié. Ce qui caractérise la plupart des deuchistes surtout aux 2CV de Sologne ! Je roule en Dyane depuis 8 ans, j’ai fait plus de 45000 km. Avec un plaisir non dissimulé, quand bien même elle nous laissé (Catherine ou moi) parfois au bord de la route. Aujourd’hui mes petits fils se régalent quand on fait un tour ensemble. Le deuxième m’a fait promettre de lui donner quand je serai mort. Pourvu qu’il ne passe pas son permis de conduire trop vite !

René Grosos