Début juillet 2024 je prenais du temps pour aller découvrir enfin « le Palais idéal du facteur Cheval ! » nouveau prétexte pour la virée en 2cv accompagné d’un copain, Hervé qui allait piloter le bolide en alternance, nous prenions donc la route Lundi 1er juillet 2024 au petit matin en direction de Hauterives dans la Drôme pour une ballade de 5 jours.
Premiers kilomètres vite avalés : Romorantin, Vierzon, Bourges, Sancoins avant un premier crochet aux confins du Cher et de l’Allier par le village « Le Veurdre » connu pour « La petite Vadrouille » une rencontre des premières 2cv organisée chaque année au début de octobre puis ensuite « attraper » la N7 jusqu’à « La Palisse » et son château . J’avoue que nous nous y sommes certainement mal pris car nous n’avons pu finalement rouler que sur de très petites portions de l’Ancienne N7 et en fait de nostalgie de l’ancienne route vers le Sud ce fut plutôt de la 4 voies avec les semi-remorques collés au derrière et beaucoup de travaux en approche de Moulins.
Nous avons poursuivi notre route vers Roanne et enfin St Etienne. Dés lors changement de paysage puisque nous avons pris par la montagne dans la forêt jusqu’au col de la République au sommet duquel se trouve la stèle dédiée au promoteur du cyclotourisme : Paul de Vivie , dit « Véloccio » pour ensuite basculer vers la Drôme plus souriante et coucher à Saint Rambert d’Albon non loin du Rhône .
Hauterives est situé à une vingtaine de kilomètres de St Rambert et nous avons pu nous immerger dans l’univers poétique et décalé du facteur Cheval
Joseph Ferdinand Cheval né en 1836 et décédé en 1924 a consacré sa vie à un rêve fou, celui d’élever de ses propres mains un palais dit idéal qu’il construisit sa vie durant avec les pierres repérées qu’il glanait le soir venu avec sa brouette après sa tournée quotidienne de facteur à pied sur 4O kms……..Aujourd’hui il en reste un monument classé par André Malraux bien que controversé, très particulier fait d’assemblages, de moulages entièrement façonné par le facteur Cheval en boulanger qu’il fut dans sa jeunesse , et d’inscriptions qu’il fit et qui invite à la rêverie et à une plongée dans le surréalisme…Le mieux est de se rendre compte par soi-même .
Nous reprenons ensuite la route après cette matinée au Palais idéal toujours le long du Rhône pour aller plus au Sud , direction Valence puis descente vers les Gorges de l’Ardèche après Privas , non loin du Gerbier des Joncs , que nous suivrons jusqu’à l’entrée dans les Cévennes et une Nuit à St Jean du Gard. La halte s’imposera au Pont d’Arc que nous aurons le bonheur de pouvoir admirer sans trop de monde.
Au long de la route des rencontres fortuites ont parfois lieu et c’est ainsi que nous nous retrouverons au milieu de chèvres qui vagabondent sur la route.
L’entrée dans les Cévennes se fera par Alès, Anduze et enfin l’étape. Le lendemain est consacré à une ballade sur la Corniche , la Vallée française par Ste Croix-Vallée française et surtout la montée au Mont Aigoual qui offre des paysages époustouflants; Nous sommes dans ces lieux en peine terre protestante ou s’est déroulée la révolte des Camisards. L’arbre le plus répandu est le châtaignier et jadis s’y développa l’industrie de la soie.
Enfin après avoir quitté les Cévennes nous traversons Mende puis l’Aubrac direction St Flour et le viaduc de Garabit pour rejoindre le Gîte d’étape du Puy Mary dans le village du Claux qui est devenu au fil des ans une sorte de base arrière et ou nous restons 2 nuits. Nous en profitions pour sillonner les routes du Cantal et une promenade sous la pluie dans Salers, avant de remonter le vendredi matin vers le 41 par Bort les Orgues puis Limoges ou nous croiserons sous la Halle un boucher talentueux et deuchiste connu pour sa AZU rutilante , François B .
Remontée ensuite par le parcours désormais classique et toujours aussi agréable de l’ancienne N20 jusqu’ à nos pénates atteints en fin d’après midi de ce vendredi 5 juillet 2024.
Sans doute trop de kilomètres avalés notamment en première journée pour tout apprécier mais que ce soit l’Ardèche, les Cévennes , l’Aubrac et l’Auvergne , que de jolis paysages traversés avec la Deuche qui de plus voyage après voyage se montre d’une grande fiabilité .
Jean-Charles Ferrand